Le mois dernier, j’ai exploré avec vous la complexité de la notion d’équipe, ses écueils mais aussi son potentiel. Rentrons maintenant dans le concret…

Comment devenir une équipe ? Quelles sont les conditions à poser au moment de la fondation d’un groupe de travail pour qu’il devienne une vraie équipe ? A quoi devrait ressembler l’équipe idéale ?

Ce sont tous ces points que j’aborderai dans cet article… et aussi dans les suivants. Car, vous le comprendrez vite, il faut réunir beaucoup d’ingrédients pour devenir une équipe solide !

Bonne lecture 🙂 !

Devenir une équipe nécessite d’investir du temps

Selon Katzenbach et Smith, les équipes performantes sont celles qui travaillent sur leur fonctionnement plutôt que de se précipiter uniquement sur les missions qui leur sont confiées. Elles le font au moment de leur fondation mais aussi tout au long de leur existence, . Elles vont accepter pour cela de passer du temps sur des «tâches» non productives (faire connaissance, partager une vision, déterminer un mode de fonctionnement commun, etc.). Grâce à cet investissement, elles vont pouvoir gravir la courbe de la performance des équipes.

La courbe de performance des équipes selon Katzenbach et Smith

Ce cheminement va ainsi leur permettre d’éviter les obstacles :

  • du groupe de travail dont les membres se réunissent pour échanger des informations, mais sans but commun ni co-responsabilité. Dans cette configuration, chacun ne se préoccupe que du travail que le groupe lui a délégué.
  • de la pseudo-équipe dont les membres peuvent croire faire partie d’une équipe, mais n’agissent pas encore comme si c’était le cas. Cela peut s’expliquer notamment par le fait qu’ils ne veulent pas prendre le risque de s’engager dans un but commun. Ils peuvent aussi avoir peur de se confronter aux conflits ou d’assumer la responsabilité partagée que l’équipe implique.

 

Ce n’est qu’à partir du moment où les membres de l’équipe définissent ensemble un but commun et un fonctionnement pour l’atteindre que ceux-ci commencent à constituer une équipe potentielle

Nous aurons l’occasion de développer le mois prochain cette notion fondamentale d’alignement sur un but commun ou vision partagée. Au préalable, prenons le temps d’explorer les éléments nécessaires à la constitution d’un groupe qui deviendra une équipe.

Devenir une équipe implique de rassembler un petit nombre de personnes

Une équipe est constituée d’un petit nombre de personnes : entre 2 et 25, le plus souvent moins de 10, pour des raisons pragmatiques, telles que la facilité à trouver des temps et espaces de rencontres. En théorie, des équipes de 50 personnes ou plus pourraient exister, mais dans les faits, elles se scindent souvent en sous-équipes. 

… Suffisamment différentes les unes des autres…

De nombreux auteurs insistent sur la diversité comme facteur clé de l’intelligence collective et de la performance d’une équipe. Celle-ci est un savant dosage de plusieurs éléments :

  • une variété de connaissances, de compétences et d’expertises. Une équipe diversifiée dispose d’un plus grand réservoir de ressources pour résoudre les problèmes inhabituels.
  • mais plus encore, une équipe doit être composée de membres ayant des profils de personnalité et des façons de raisonner diversifiés. En effet, les groupes trop homogènes sont moins créatifs et font moins preuve d’intelligence collective que des groupes avec une forte diversité cognitive.

 

Le métier de coordinateur sans lien hiérarchique recouvre des missions variées : assurer la liaison entre collègues et direction, accompagner, soutenir et valoriser les équipes, prendre en charge l'accueil des nouveaux arrivants, etc. Autant de responsabilités qui peuvent mener à des difficultés récurrentes lorsqu'on n'est pas formé en management transversal. Les coordonnateurs ont parfois du mal à faire circuler l'information de façon descendante et ascendante, à communiquer des messages clairs, à annoncer à leurs collègues des décisions difficiles, à animer les réunions de coordination... La formation "Coordonner une équipe sans lien hiérarchique" permet d'acquérir des compétences de base en coordination et de s'entraîner à les exercer au cours de mises en situation. A l'issue de la formation, les participants sauront : - se positionner en tant que coordinateur dans une équipe - communiquer de façon claire, efficace et motivante - organiser et animer une réunion de coordination

Cultivant des compétences fondamentales pour faire émerger l’intelligence collective

En plus d’une certaine expertise technique ou fonctionnelle, une équipe doit développer :

  • la capacité à résoudre des problèmes ou prendre des décisions. Les équipes doivent pouvoir identifier les problèmes et les opportunités auxquels elles sont confrontées. Il faut qu’elles sachent évaluer les options dont elles disposent pour avancer, puis trouver des compromis et prendre des décisions sur la façon de procéder. 
  • une intelligence émotionnelle suffisamment développée. Celle-ci implique de savoir percevoir et comprendre ses émotions et celles des autres, réguler ses émotions, les utiliser en soutien de la pensée logique, etc. Le plus important est d’être capable de comprendre l’état mental des autres et de se mettre à leur place, ce qui contribue à des interactions fructueuses.
  • une communication de qualité : facile dans toutes les directions, incluant écoute active et critique constructive, ainsi que l’expression possible des désaccords et des tensions.
  • des compétences interpersonnelles telles que la prise de risque, la capacité à accorder le bénéfice du doute, le soutien et la reconnaissance aux intérêts et objectifs des autres. Parmi ces compétences, l’entraide mutuelle est fondamentale : «l’essence du travail d’équipe est le développement et le maintien de relations d’aide réciproques entre tous les membres».

 

Sachez miser sur le potentiel de développement de l’équipe

Une erreur commune est à éviter : celle de vouloir réunir toutes les compétences complémentaires dès la constitution d’une équipe, ce qui est impossible. Par contre, il faut avoir en tête qu’un des pouvoirs de l’équipe est de permettre l’apprentissage et le développement personnel. Ainsi, les équipes réelles identifient rapidement les compétences qui leur manquent et les moyens de les acquérir ou de les compenser. 

Auparavant, les membres du collectif aspirant à devenir une équipe devront poser des actes fondateurs tels que s’aligner sur une vision partagée et définir des objectifs à court terme. C’est ce que j’ai prévu de partager avec vous dans les semaines à venir, juste avant la rentrée. D’ici là, je vous souhaite un très beau mois d’août, ressourçant pour vous et votre équipe !


Katzenbach, J.R., Smith, K.S. (2005). The Wisdom of Teams: Creating the High-Performance Organization. Harvard business review press
Wooley A. W., Aggarwal I., Malone T. W. (2015). Collective Intelligence in Teams and Organizations. In T.W. Malone & M. Bernstein (Ed.), Handbook of Collective Intelligence (pp. 143-168). Cambridge, Massachusetts : MIT Press
Mucchielli R. (1996). Le travail en équipe. Paris : ESF Editions, pages 58-59
Schein E. (2015). Aider. Une dynamique relationnelle – en duo, en groupe, au travail… InterEditions
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Formatrice consultante en communication, j'aide les petites entreprises, associations ou collectivités à se faire connaître et à bien communiquer avec leurs clients, partenaires ou collaborateurs. Ma priorité : vous accompagner dans des projets concrets. Mes outils : une méthodologie solide, beaucoup d'interactivité et une bonne dose de créativité !

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